Je suis né dans une famille qu’on appelle dysfonctionnelle, mon père était un homme avec des problèmes d’alcools – c’est d’ailleurs à cause de ça que je n’ai jamais touché une goutte d’alcool –. J’ai vu ce que l’alcool pouvait faire, l’alcool le rendait violent, dur, impossible, il me frappait sans aucune raison et ce depuis que je sais marcher. Mon père me frappait pour un oui ou un non. Si jamais j’osais le contredire je me faisais frapper, si je ne ramenais pas des notes parfaites de l’école je me faisais frapper. Ce qu’il préférait utiliser pour me frapper était sa ceinture, c’était douloureux, si quand j’étais plus jeune je le suppliais, je pleurais et lui demandais d’arrêter avec le temps j’ai fini par ne plus rien dire, je serrais les dents et endurais. J’ai une bonne endurance physique à cause de lui, je fais aussi beaucoup de sport. Surtout de la course et de la boxe, arts martiaux. Par contre, j’ai peur de l’eau. Quand j’avais cinq ans, j’étais chez un ami, je me baignais, mais n’ayant jamais pris de cours de natation je ne savais pas très bien nager. C’est pourquoi j’ai failli me noyer, j’avais du mal à nager, je faisais la nage du petit chien comme on l’appelle, mais j’avalais de l’eau et je ne m’en sortais pas très bien. À un moment je me suis retrouvé avec la tête sous l’eau et je me suis mis à paniquer, par chance le père de mon ami m’a sorti de l’eau, mais depuis je me tiens loin de l’eau. Même prendre un bain est impensable, je prends des douches, mais pas de bain, faut quand même que je me lave non?! C’est aussi à partir de cet âge que j’ai commencé à me renfermer sur moi, tout cela à cause d’un commentaire d’un ami à propos des marques que j’avais sur le dos. Mon père m’avait bien précisé de ne jamais parler de ce qu’il me faisait sinon ça serait bien pire. C’est pourquoi, j’ai commencé à éviter d’aller chez mes amis, je ne les faisais surtout pas venir chez mes parents je ne voulais pas courir le risque que mon père s’en prenne à eux.

Plus les années passaient, plus mon père était violent, plus il était dur avec moi et plus les marques s’accumulaient sur mon dos, mon corps. Je porte encore et je porterais toujours les marques des coups de mon père. J’ai commencé à faire des études afin de devenir professeur, mais je ne pouvais plus vivre avec mes parents. C’était impossible, ils allaient finir par me tuer si ça continuait ainsi, enfin mon père allait finir par me tuer… C’est pourquoi j’ai décidé de me sauver, de partir loin, seulement j’étais loin de me douter que ma vie aille devenir encore plus dure en faisant ça. Comment j’aurais pu le savoir, je n’avais jamais entendu parler d’une ville où des monstres vivaient et traitaient les humains comme des esclaves ou de la nourriture. C’est pourquoi je fus surpris quand d’un coup des hommes m’ont pris afin de m’amener dans un pet store. Je comprenais pas, pourquoi ils m’amenaient là, je n’étais pas le seul humain et on m’expliqua où j’étais. Que j’allais être vendu que j’allais devenir le repas ou encore l’esclave d’un monstre.

Moi qui voulais une meilleure vie, peut-être tombé amoureux, ce que je ne me suis jamais permis de faire, parce que je ne voulais pas courir le risque que mon père me surprenne avec un autre homme et s’en prenne à lui. Car oui, je suis gay, je m’en suis rendu compte lorsque j’étais adolescent, au début de l’adolescence, mais je n’ai jamais été en couple, ni avec un homme, ni avec une femme – surtout que les femmes ne m’ont jamais attiré – je ne voulais attendre de trouver le bon, mais maintenant que je vais être esclave je peux oublier ça, être heureux, tombé amoureux je ne pourrais jamais le vivre… Je resterais à jamais ce jeune homme triste, sans aucune possibilité d’un avenir heureux.

J’attendais d’être vendu, jusqu’à il y a quelques heures, une créature, un monstre a décidé de m’acheter, c’est ainsi que je me retrouve chez ce monstre, je lui appartiens maintenant, on m’a pas encore tatoué son nom, mais ça ne saurait tarder, on m’a dit qu’une fois acheté j’allais me faire tatouer le nom de mon acheteur, que j’allais lui appartenir jusqu’à la fin de mes jours, jusqu’à ce que je meure ou qu’il décide de me tuer. Je me doute bien que ma vie sera aussi horrible qu’elle l’a toujours été, peut-être que je ne mérite pas mieux, peut-être que je n’ai que ce que je mérite…